El Chalten est réputé pour être un haut lieu du trekking. On s'est alors décidé à tenter une aventure que nous n'avions encore jamais fait: partir sur 3 jours et 2 nuits de trek en totale autonomie. Ce qui signifie dormir en tente et prévoir suffisamment d'eau et de nourriture pour 3 jours. Pour nous faciliter le voyage, nous n'avions gardé dans nos sacs que l'ultra nécessaire et nous sommes délestés du reste en le confiant à l'hôtel. 

Pour notre 1er jour de marche, nos sacs-à-dos nous semblaient bien lourd et bien sûr nous n'avions presque que de la montée. Malgré l'ascension et les rafales de vents pouvant atteindre jusqu'à 80km/h, la météo était plutôt clémente et nous a permit de profiter pleinement de la randonnée et des somptueux paysages, comme cette vue impressionnante sur le Mont Fitz Roy (un mythe pour les randonneurs). Après 8km de marche, nous arrivions enfin au camping de la réserve. Le vent était glacial et à l’abri du soleil nous avions rapidement perdu toute la chaleur que l'activité physique nous avait donné. On se dépêche d'installé notre tente, prendre une petite collation et nous continuons notre expédition allégés de nos sacs. Il ne nous restait que 2km pour rejoindre le "Lago de los Torres". On n'imaginait pas en partant que ces 2 km allaient être les plus difficile de nos 3 jours de trek réunit. Le chemin était accidenté et surtout extrêmement pentu. Plus d'une fois j'ai cru que je n'en verrais jamais le bout notamment quand la pluie commença à se joindre au vent glaciale, nous demandant encore plus de force physique et morale. Enfin arrivé au sommet, il y avait un petit chemin qui descendait et permettait d'aller toucher l'eau du lac. Impossible pour ma part d'imaginer descendre pour remonter et redescendre dans la foulée les 2km qui nous séparaient du camping. C'était donc seul qu'Alrick termina les derniers mètres. Mais toute cette peine en valait la chandelle, le lac était superbe. Dommage que les nuages chargés de pluies nous ait caché la vue du Mont Fitz Roy, mais nous avions déjà pu l'admirer tout au long de la journée. La nuit fût fraîche et on regretta de ne pas avoir de réchaud pour manger chaud en plus du fait de devoir se rationner pour être sûr de ne pas manquer de nourriture durant les 2 prochains jours.

Réveillés par le froid et sous la pluie, on peut dire que nous avons connu des matins plus agréable et des nuits plus reposantes. La nuits, pour aller aux toilettes on se faisait même de petites frayeurs quand on apercevait une ombre en imaginant que cela pouvait être un puma (car ce charmant gros minou est un habitant du parc). Après un petit-déjeuné frugal nous voilà reparti pour 10km de chemins jusqu'à notre prochain camping. Il y avait beaucoup moins de monde que la veille et on a pu goûter au silence de nature. Un régal. D'autant plus que la pluie avait cessé. Le camping se trouvait 1km avant le "Glacier Torre". De même que la veille, nous avions installé notre campement avant de parcourir les dernier kilomètre. Heureusement celui-ci fut beaucoup plus doux. Dans le parc, l'eau des ruisseaux provient directement de la fonte des glaciers. Elle était donc complètement pure et potable. C'était un grand moment de pouvoir se désaltérer directement à la source. Alors que nous avions eu chaud pendant la journée, la nuit fût glaciale. Plusieurs fois le froid nous réveilla et nous apprendrions plus tard qu'il avait carrément neigé à certains endroit. Autant dire que nous n'étions pas équipé pour ça et que nous l'avions payé d'une mauvaise nuit.

Nous accueillons ce 3ème jour avec beaucoup de bonheur et courrons nous réchauffer avec les premiers rayons de soleil. Pour ce dernier jour de trek, la marche fût facile, nous n'avions plus de nourriture, presque plus d'eau et il ne fallait que descendre. Nous n'avions fait que 3 haltes en tout: pour admirer le Cerro Torre, pour s’émerveiller devant la cascade Margarita et lorsque que nous rencontrâmes par le plus grand des hasards nos deux italiens préférés, Fransceco et Paula. Je vous les ai déjà présenté dans mon dernier article sur Puerto Madryn. Après ces retrouvailles chaleureuses nous avions poursuivit notre chemin jusqu'en ville sans faire d'autre arrêt. Arrivés à notre hôtel, nous avions grandement besoin d'une bonne douche chaude et d'une sieste calée dans les creux du lit pour nous remettre de cette incroyable aventure.  

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