Notre première destination chilienne après l'Argentine fût Pucon, petite ville avec beaucoup de charme. Nous venions de passer notre première frontière terrestre en bus. Attention ça ne rigolait pas à la douane: fouille des sacs-à-dos et passage des chiens dans le bus et sur tous les sacs. 


Nous arrivions à Pucon, à la porte de notre hôtel, vers 22h et nous trouvions les portes closes. Il n'y avait aucun professionnel ou volontaire travaillant ce soir. Heureusement pour nous, au bout d'un moment d'attente, des clients sont venus nous ouvrir et nous nous sommes installés tout seul dans la première chambre de libre. A ce moment on aurait du sentir que notre séjour allait être un peu chaotique ici.


Nous avions choisi de venir à Pucon car un français que nous avions rencontré en Nouvelle-Zélande nous avait parlé du volcan Villarica encore actif qui surplombe la ville, que nous pouvions escalader et qui avait été une de ses meilleures ascensions. Pour pouvoir entreprendre l'excursion il fallait que les conditions météorologiques soient optimales car on nous avait avertit que s'il pleuvait ou neigeait, les guides pouvaient décider au dernier moment ou même durant l'ascension, de tout annuler et que nous ne pourrions pas être remboursé. Nous avions donc patienté une semaine entière pour avoir la chance de partir. Ce fût dur moralement car certains jours il faisait très beau mais la veille, certaines agence nous disaient que cela était trop risqué alors que le lendemain nous croisions plein de touristes que revenaient de l'excursion en nous disant qu'ils n'avaient eu aucuns problèmes.


Après 5 jours d'attente, on nous dit enfin qu'on allait pouvoir y aller. C'est la gueule en vrac à cause d'une nuit trop arrosée que nous nous étions alors présenté à 6h du matin dans un hôtel. On était prêt, on était chaud et surexcité à l'idée de partir. Mais là, douche froide. A peine le guide venait d'arriver qu'il nous expliquait qu'il y avait des risques de chutes de neige et qu'il préférait reporter au lendemain. Et Merde! Retour à l'hôtel la queue entre les jambes avec les meutes de chiens errants.


Nous nous présentions donc le lendemain, même heure, un peu plus reposé que la veille, en croisant fort fort les doigts pour que cette fois soit la bonne. Hallelujah! On a le feu vert. On va pouvoir partir.


On nous donna tout l'équipement nécessaire: Chaussures (trop petites), crampons, jambières, pantalon, veste, gants, sac-à-dos, masque à gaz, petite luge (vous savez les petites pèles en plastique), casque, piolet... et nous devions rajouter à cela notre nourriture et l'eau. 


Après 20 minutes de trajet en voiture, nous arrivions au pied du volcan. Il faisait terriblement froid mais très vite l'ascension nous réchauffa. Nous avions 2 options: prendre un télésiège pour gravir les premiers kilomètres ou bien tout gravir à pieds. Il était clair que vu le temps que nous avions passé à attendre le feu vert nous ne voulions pas choisir la facilité.

Cette première étape fût difficile pour moi (Juliette), si bien que le guide décida de me faire passer en tête du groupe afin que tout le monde se cale à mon rythme. Arrivé en haut du téléphérique, soit seulement la fin de la 1ère étape, nous étions déjà en sueur. Il nous restait encore de longues heures de marche devant nous. Au total, nous avions mit 5h pour monter et redescendre du volcan. Après le téléphérique, la montée, bien que pentue, fût plus douce avec de la terre et des rochers facile à grimper. Vint ensuite la neige. Plus difficile car nous glissions régulièrement mais le rythme plus lent était relativement facile à suivre. La dernière partie de l’ascension fût la plus difficile physiquement. Nous arrivions sur de la glace et devions enfiler nos crampons. On nous expliqua comment se rattraper avec nos piolets si nous venions à tomber car certains endroits très escarpés étaient très dangereux et nous savions que si nous glissions la chute aurait eu de grande chance de nous être fatale. Tout au long de l'ascension, lorsque nous nous retournions, le paysage se dévoilait au fur et à mesure que le jour naissait, toujours plus beau, toujours plus lumineux et lointain. Splendide! Quelques mètres avant d'atteindre le sommet, on nous demanda de poser nos sacs et d'enfiler nos masques à gaz. Nous ne tardions pas à comprendre cette nécessité. En effet, devant le cratère fumant du volcan l'air devenait irrespirable. Le souffre qui s'y dégageait nos brûlait littéralement tout le conduit respiratoire (nez, gorge, poumons) en seulement une inspiration. A cause de ses émanations, il était strictement interdit de rester au sommet plus de 10 minutes.

Après la difficile montée, il nous fallut redescendre et ce fût une toute autre aventure. De retour sur la neige et les crampons enlevés, je ne compte pas le nombre de fois où nous nous sommes ramassés par terre (merci au piolet d'avoir arrêté nos chutes). La partie la plus drôle fût sans aucun doute le moment où au lieu de marcher nous sortions nos luges de nos sacs pour dévaler la pente. Jouissif!


Nous voilà de retour au pied de volcan. Les pieds en sang à cause des chaussures pas à la bonne taille mais tellement heureux et sans regret d'avoir attendu si longtemps pour réaliser l'une de nos plus belles expérience: gravir un volcan encore actif!


Pour voir notre descente en luge en vidéo, allez sur notre chaîne youtube, nous sommes les 2 derniers de la file.

https://www.youtube.com/watch?v=U-3_t-yj2EE&list=PLpE0tOOSTswCBFiEIKQgQvPs5JV9TJY1D