Nous sommes passé deux fois à San Pedro et y avons passé près de 2 semaines. Nos deux passages ont été complètement différent l'un de l'autre.


Lors de notre première arrivée, nous venions de nous taper 24h de bus, nous nous étions installé dans un camping charmant mais sans eau chaude, ni potable et sans électricité, sans parler des nuits gelées. On venait de passer plusieurs semaines en ville et nous redécouvrions le plaisir de la tranquillité de la campagne. Nous avions fait la rencontre de Philippe (le cousin d'un oncle d'Alrick) qui vit ici depuis 17ans avec sa femme chilienne et leur deux enfants. Et même si quelques heures auparavant cet homme était encore un inconnu, on se sentit très vite comme en famille. Nous avons eu l'immense privilège de participer à une cérémonie chamane de "pagado à la tierra" (payement à la terre) grâce à lui. D'ailleurs le chamane me prédira qu'il m'arriverait quelque-chose à Cuzco et il eut raison... mais je garde cette histoire pour un autre article. Nous avons eu l'occasion de retrouver des compagnons de voyage rencontrés en Argentine. Et tout cela en à peine 3 jours. Grâce à Philippe, nous avons aussi réservé un tour de 4 jours pour aller visiter le Salar d'Uyuni et d'autres merveilles naturelles en Bolivie (je vous détaillerais ce tour sur le prochain article)



Notre 2ème passage à San Pedro de Atacama fut complètement différent. Nous revenions de 4 jours de tour organisé et en avions plein le dos des gros groupes de touristes. On s'est alors prit plusieurs jours pour souffler et ne rien faire. Il y avait plein de sites touristiques à voir à San Pedro mais nous n'avions pas le cœur à nous mêler à la foule. Philippe nous invita chaleureusement chez lui pour partager avec sa famille une raclette (ça faisait des mois qu'on avait pas mangé du vrai bon fromage avec de la vraie bonne charcuterie, on avait envie de pleurer de joie). Bien reposé et rempli d'énergie nous nous étions prêt à reprendre les visites et l'aventure mais le sort en décida autrement.

Nous reçûmes une horrible nouvelle de notre famille. L'un des oncles d'Alrick, le cousin de Philippe entre autre, venait de décéder accidentellement. Cette annonce nous cloua sur place, choc terrible auquel personne ne s'attendait. Pendant plusieurs jours nous restâmes reclus dans notre chambre à exprimer notre chagrin. Notre famille nous manquant plus que tout et malgré la tentation de rentrer en France comme Philippe pour assister aux obsèques, notre famille nous encourageât à poursuivre le voyage. Nous avions envisagé que durant notre voyage, un de nos proches pourrait mourir mais passer de la théorie à la réalité fût un exercice bien douloureux. Faire le deuil d'un être aimé en voyage est très particulier. On ne pouvait exprimer notre peine qu'entre nous deux ou par téléphone. Difficile de partager sa tristesses avec des inconnus de passage qui sont surexcités à l'idée de voir des geysers et des falaises. Difficile de penser à aller découvrir des merveilles quand l'une d'entre elle n'est plus de ce monde. Difficile de se rendre compte de la réalité de ce qui se passe en France quand nous vivons tous les jours des expériences irréelles. Nous n'avons pas finit notre deuil, cela prendra du temps bien évidement. Il nous fallut plusieurs jours avant trouver la force de reprendre la route. Depuis, nous poursuivons ce voyage en le dédiant en partit à cet homme formidable qu'était Laurent GRASSOT et que nous aimions infiniment.